jeudi 28 février 2013

Valenciennes Moderne



J'aime bien être de nouveau surpris par mes images.
Ce matin, en cherchant une carte postale, mon regard tombe en arrêt sur une autre.
Cette dernière semblait sortir du lot, me dire son envie d'être publiée.
Il faut dire que cette carte postale nous montre l'une des plus belles réalisations de la reconstruction en France : l'Hôtel de Ville de Valenciennes.



N'y a-t-il pas là quelque chose d'hollandais ? Et de très contemporain ?
Comment ne pas admirer les volumes, leurs dessins, leurs liaisons ? Regardez la variétés des ouvertures et comment la grande tour est creusée dans sa partie haute. Regardez aussi comment ce bâtiment s'adosse à la façade reconstruite (ici invisible) avec un superbe volume ajouré.
Les rideaux laissés ouverts nous permettent également de saisir dans les fenêtres en bandeaux continus, la transparence de la construction.
Une modernité franche, sans tabou, un fonctionnalisme ouvert dans la lecture de son programme, et une jubilation plastique des formes font de cet Hôtel de Ville de Valenciennes sans aucun doute l'une des constructions les plus représentatives de l'après-guerre.
La carte postale des éditions CAP fut expédiée en 1964 et elle nous donne le nom des deux architectes : Messieurs Guislain et Vergnaud.
On ira ici lire la fiche Mérimée très complète du bâtiment pour en savoir plus.





mercredi 27 février 2013

J'ai la dalle.(ondulée)

Sur ce blog nous aimons les dalles.
Nous aimons leur vide minéral, la beauté de leur espace absolument nettoyé de végétal. Nous aimons la concrétion des bétons formant comme au bas des falaises, des espaces inconnus entre deux dangers : les chutes et les vagues.
Il existe une dalle à Paris, hormis celle déjà très belle du Front de Seine, qui donne ce sentiment de sauvagerie tectonique : les Olympiades.
Ce matin, la trop courte mais souvent bien émoustillante pastille radiophonique de Mr Trétiack sur France Culture faisait écho à l'exposition consacrée à cette dalle au Pavillon de l'Arsenal.
Je vous le dis tout net, je n'ai pas encore vu cette exposition.
Mais...
J'ai vu cette dalle. Je vous en ai même déjà un peu parlé ici.
Je vous propose de la découvrir de nouveau grâce à nos cartes postales qui ont su enregistrer ces beautés urbaines que le verbiage écolo-bien-pensant n'a pas encore décidé de faire verdir de quelques bacs remplis de compost réalisé dans les écoles maternelles parce que les enfants c'est notre avenir.
Laissons, s'il vous plaît, dans le tissu urbain, des espaces dont la seule vraie qualité est leur vide, où la seule "nature" qui s'exprime, ce sont les courants d'air et, de temps en temps, la chute des corps. Oh la ! C'est peut-être un peu dur... (j'ai de la fièvre...)
Regardons le beau travail de Monsieur Holley.



Cette carte postale est une édition Stella Cartes. Elle porte le titre de "Souvenirs de Paris N°100" (sic).
Cette multi-vues nous permet de visiter comme le piéton les olympiades en passant sous les toits de la galerie commerciale aménagée en pagodes. Déjà le photographe cadre au fond, le très beau travail de Messieurs Andrault et Parat pour Tolbiac.
L'autre image, prise sans doute depuis Tolbiac nous montre cet effet de canyon urbain dont la surprise vient sans doute aussi de son ouverture et de son point de fuite très lointain !



On perçoit également le travail de terrassement pour faire monter les piétons sur la dalle et comment la grande tour à droite doit prendre appui sur son "sol".
Une autre image ?



Cette carte postale qui pourrait provenir de l'univers "Grautag" de l'artiste Nicolas Moulin est une carte postale un rien... curieuse et étrange.
D'abord, il faut le dire tout net, la photographie noir et blanc est superbe et donne à ce lieu toute sa puissance onirique. Blade Runner est dans le quartier.
Mais au-delà du plaisir à saisir dans ce type de lieu et d'image, une poésie, une qualité fictionnelle dont Monsieur Trétiak nous a rappelé dans son billet l'histoire, cette carte postale possède donc quelques mystères....
Elle porte comme nom d'édition A.V. R . I . L 13 et un petit poisson est placé devant... poisson d'avril ???



Puis elle nomme aussi "IMAGES du 13e" donnant l'idée d'une série sur cet arrondissement ?
Elle est datée de 1986 et G. Torchet (J'ai torché...) serait le nom du photographe... Tout cela sent la blague potache... Et vient comme renfort "la dalle ondulée" et entre parenthèses les Olympiades. Tout cela est bien étrange.
Si Monsieur Torchet existe vraiment... qu'il m'excuse...
Nous reste la photographie à regarder avec attention, elle montre les qualités de cet espace urbain offrant, dans ce jeu de la rigueur, des images à nos fictions.
Et pour ceux qui n'auraient pas le courage de retourner lire un ancien message, je vous donne à nouveau la carte postale des éditions Guy qui a le mérite d'une belle photographie, de nous donner le nom de l'architecte Monsieur Michel Holley et ainsi sans humour certes de faire de la carte postale le témoin implacable de l'un des plus beaux paysages de Paris.
Pour une belle promenade à Paris :
Subterannean
Exposition de Nicolas Moulin
Galerie Chez Valentin jusqu'au 1er mars

Puis :
Les Olympiades
Pavillon de l'Arsenal
Jusqu'à la fin mars.



mardi 26 février 2013

Joyeux anniversaire Monsieur Parent


J'ai cherché dans mes cartes postales ce qui pourrait être un beau cadeau. Je n'ai pas trouvé d'architectures (hors les vôtres) dignes de ce jour.
Alors je vous propose deux beaux moments en images qui je le crois pourraient bien vous réjouir.
D'abord :



Une vague immense sur laquelle on glisse. Parce que vous nous avez dit tant de fois votre goût pour cette masse, cette onde renouvelée toujours et toujours impermanente. Sa forme, sa puissance en font un objet architectural qui sans aucun doute vous raviront. Cette belle vague bleue est pour vous.
Et :



Dans une cavité naturelle, gigantesque et minérale dont seule la nature connaît la raison, une lumière jaillit en un trait droit et volontaire.
Tout s'éclaire alors.
Dans ce rocher en creux, l'homme pourrait sembler minuscule et perdu. Pourtant, il est là dans un confort secret, celui d'une forme englobante, solide, et brutale dont la matérialité fait sa fonction.
Visiter les grottes c'est avant tout visiter la lumière qui les perce et les dessine un peu, oui, comme votre architecture.
Mais le plus beau cadeau que nous pourrions vous faire c'est tenir, après celle de Sens, la promesse de Ris-Orangis.
Alors à tous ceux qui n'ont pas encore fait acte de signature pour la pétition ou qui n'ont pas encore envoyé leur carte postale* de soutien, sachez que ce jour de l'anniversaire de Monsieur Parent serait une belle occasion de le faire.
Le Comité de Vigilance Brutaliste souhaite à son parrain un joyeux anniversaire.






*la carte postale est disponible et gratuite. Elle vous sera envoyée sur simple demande de votre part accompagnée de votre adresse postale !


dimanche 24 février 2013

Une machine vide à habiter



J'avais laissé les enfants dans la 4cv.
Je voulais un petit moment à moi, dans le vide de l'appartement. Je voulais, et c'est étrange, je voulais visiter ce vide.
Il ne nous appartenait pas encore. Nous allions devoir faire de cet espace notre espace.
La première fois que j'étais venu j'avais ressenti ce changement puissant qu'il y a entre la rue intérieure et l'appartement. C'était l'après-midi et le soleil inondait totalement le lieu en brûlant d'une lumière blanche les murs. La grande baie vitrée surexposée ne m'avait pas permis d'en lire son dessin. La porte ouverte ne me permit pas tout de suite de comprendre l'espace de la cuisine.



Il fallait pour cela refermer cette porte d'entrée derrière soi pour découvrir la révolution de ce petit espace parfaitement intelligent dans ses fonctions. Les placards, nous allions les remplir, les petits déjeuners nous les prendrions là en se passant les bols, le lait depuis le passe-plat sans rompre nos conversations, nos fâcheries, nos rires.
Je n'entendais rien, rien des vies des voisins ne passait là. Nous étions bien chez nous dans notre espace mais aussi dans nos sons, nos voix, nos musiques. Cela aussi nous appartenait.
Le parquet était si luisant que j'hésitais à avancer.



Je m'aperçus que j'étais appuyé sur l'escalier, le bras droit épousant dans sa longueur sa rambarde. L'escalier pointait un trou sombre qui était l'autre partie de l'appartement. Je me refusais à y monter seul, souhaitant partager ce deuxième moment d'exploration avec les enfants. Ils grimperaient à toute allure l'escalier, le redescendraient en criant sûrement un peu, feraient rouler les billes depuis l'étage vers le bas, ils oublieraient sans doute de retirer leurs chaussures.
Qu'importe !
Je trouvais cet escalier, je l'avoue, un peu gracile, presque comme une coursive de bateau, une échelle de coupée. Mais j'avais déjà posé mes fesses sur la seconde marche et je regardais les murs. Je cherchais déjà où j'allais accrocher le portrait à l'huile de mon père peint par son oncle dont j'avais hérité l'année dernière. Et le caoutchouc ? Où allions-nous poser le caoutchouc immense qui pour l'instant comme un animal domestique partageait l'arrière de la 4cv avec les garçons ?



Mais une voix chaude et délicate me fit me retourner. Dans le cadre de la porte une silhouette féminine élancée semblait prendre le cadre comme celui d'un tableau. Une de ses mains en appui sur le mur, elle me demandait si j'étais le nouveau locataire.
Elle me souhaitait la bienvenue avant même que je finisse de lui répondre. Elle avait déjà engagé son corps et sa voix dans l'espace de l'appartement.
Je fis, je ne sais pourquoi, un pas de recul.
Simone.
Elle s'appelait Simone.
Je savais en un instant que cet appartement serait bien plus qu'un nouveau lieu, une nouvelle chance.
C'est bien Simone qui ouvrit la porte du balcon, s'appuya sur le garde-corps et appela Guy et Jean-Michel. Elle rit à leur surprise de se voir nommés ainsi par une inconnue.
Et quelques minutes plus tard, l'appartement était plein de ce qui ressemblait un peu à une nouvelle famille.


La carte postale est une édition Les Carrefours du monde - 8311 - Marseille - Unité d'habitation "La Cité Radieuse" Le Corbusier (Architecte) salle de séjour et cuisine avec escalier donnant accès aux chambres.
Société éditions de France - Ryner - Marseille. En photographie véritable.


samedi 23 février 2013

Forteresse verte et belle dialectique

Alors que la honte et le scandale s'abattent sur la ville de Courcouronnes et son maire qui veut détruire l'une des œuvres majeures de l'architecte Paul Chemetov, destruction invalide si on s'appuie sur la préservation du patrimoine, sur le manque cruel de logements, sur la qualité urbaine d'un espace et sur le regard nécessaire et cultivé d'un héritage urbain, je reçois une carte postale émouvante.



Cette carte postale porte cette émotion parce qu'elle offre plusieurs éléments importants.
D'abord, bien évidemment, elle vient en écho à cette annonce de destruction de Courcouronnes et elle offre un regard sur une autre réalisation des architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro : Les Hauts du Lac dans la ville nouvelle de L'Isle d'Abeau.
Puis, cette carte postale possède aussi une particularité intéressante pour nous ici sur ce blog puisque la photographie en est de Borja Huidobro lui-même. C'est donc le regard de l'architecte que nous percevons sur cette carte postale, ce qui est assez rare.
Enfin, cette carte postale nous est adressée par Agnès Chemetov, ce qui ajoute à l'émotion de l'annonce de la destruction de Courcouronnes.
Mais regardons L'isle d'Abeau.
Le paysage est ici totalement construit : une très longue masse verte prend appui sur son sol, en émerge, dans une coloration qui joue au camouflage, à l'hommage au paysage. On ne sait plus qui arriva le premier : la construction ou le paysage, tant l'un et l'autre semblent être liés.
La masse est imposante, forte, déterminée comme les forteresses du moyen-âge dont le temps et l'usure les constituent en collines construites.
Le bâtiment depuis ce point de vue propose bien une image défensive, aveugle qui garde un secret. La masse est peu ouverte depuis ce point de vue très éloigné ce qui évidemment permet de saisir l'étendue. Ici on a construit non pas un bâtiment mais un paysage abouti qui fait dans sa détermination un lieu.
Le vocabulaire des forteresses pourrait ici s'appliquer. On est aussi dans une proue de paquebot dont la silhouette viendrait marquer et dessiner un horizon. C'est superbe.
La photographie possède un grain très fort, un pointillisme dont je ne connais pas l'origine mais qui adoucit incroyablement l'image. Tout le vert de l'image est soutenu par le bleu doux du ciel et, comme le contrepoint savant d'une image, le punctum rouge d'une automobile dépassant des masses de feuilles des arbres ajoute un équilibre parfait. Un œil photographique à n'en point douter.
Que nous dit la carte postale ?
Sur son verso on peut lire : Les Hauts du Lac, Architecture Contemporaine, Quartier des Moines, Ville nouvelle de l'Isle d'Abeau, 1981. Architectes : Paul Chemetov - Borja Huidobro.
L'édition serait de la Décade d'Architecture et la photographie est donc de Borja Huidobro.
Dans Technique et Architecture de 1981, on trouve un bel article sur cette construction de l'Isle d'Abeau. Cela permet de bien cerner la construction et d'ajouter à l'image du bastion et du rempart, l'attachement des architectes à produire avant tout un habitat collectif digne, intelligent et beau. Il s'agit bien d'une expérience d'invention d'un lieu.

" La disposition des bâtiments collectifs, en ligne épaisse forme un rempart comme limite dialectique du quartier et de la nature. "

Borja Huidobro















 








Club Nautique de Pauillac : complément d'informations


L'article sur le Club Nautique de Pauillac a suscité de la part des lecteurs des recherches et des informations.
Daniel Leclercq nous a trouvé le nom des architectes grâce à la mairie de Pauillac : Charles Cauly et André Chassin. L'année  de construction est 1964.

Un autre témoignage nous vient de Monsieur Fabrice Fatin :

"Bonjour,
Je suis directeur de la SEM qui gère le Port de Plaisance de Pauillac et je souhaite vous remercier de cette présentation. La "Rotonde" c'est comme ça qu'on l'appelle ici, est effectivement toujours debout et en cours de réhabilitation. Elle accueille un restaurant et sera bientôt intégrée à un vaste chantier de rénovation des quais de Pauillac.
Je suis personnellement très fier d'avoir réussi à faire sauvegarder cet ensemble de bâtiments de la démolition il y a quelques années. J'étais alors déjà persuadé qu'on le classerait un jour "remarquable".
Fabrice FATIN 


On peut en effet avec Monsieur Fatin se réjouir de la bonne conservation de ce lieu, de sa restauration et de l'attention à ce type d'architecture. Nous surveillerons avec soin cette réhabilitation de la Rotonde. C'est une bonne nouvelle !
Nous vient enfin un dernier témoignage, là aussi intéressant, de la part de Monsieur Franck Delorme, attaché de conservation à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine :


"Bonjour,
Je vous remercie d’avoir posté cette carte postale du club nautique de Pauillac que j’ai découvert il y a quatre ans. Comme vous, je fais volontiers le lien avec l’architecture de Royan et peut-être qu’un jour nous découvrirons son auteur. Le service régional de l’inventaire du patrimoine d’Aquitaine ne manquera pas de le mettre sur ses tablettes.
Dommage que la cabine de surveillance ait disparu. Je vous envoie deux photographies que j’ai prises en 2009.
Bien sincèrement."

Franck Delorme
attaché de conservation

Il faudra donc que toutes ces énergies positives finissent par une vraie protection patrimoniale de ce bel objet architectural dont les photographies de Monsieur Delorme révèlent toutes les qualités.
Merci à vous tous pour toutes ces informations et ce regard attentif à ce lieu.

Photographie de Franck Delorme

Photographie de Franck Delorme

mercredi 20 février 2013

Les recalées de Royan

Parmi les quelques 800 cartes postales que je possède de Royan, je viens de terminer un tri de 190 cartes...
Celles-ci seront visibles à Royan lors de l'exposition au mois d'avril.
S'il n'est pas question ici de vous montrer les 610 manquantes, je vous propose une petite sélection de cartes postales que j'aurais bien aimé vous montrer dans cette exposition.
De toute manière, le blog reste le seul endroit où au fur et à mesure de leur entrée dans ma collection, les cartes postales ont droit à une publication. Soyez patients et surtout retournez voir les anciens messages pour vous régaler de la plus belle ville du monde.
Allez voyons ensemble ce petit lot de recalées !
Voici le marché :



Depuis un point de vue que vous reconnaitrez, on perçoit bien le beau marché qui fait le plein de forains, de commerçants et de visiteurs. Le parking est rempli de belles autos d'autrefois dont une très belle Panhard PL17. La friche qui fait la droite de l'image est aujourd'hui construite. La carte postale est une édition La Cigogne.
Un autre point de vue :



Chez Yvon, on descend un peu mais nous sommes encore un rien en hauteur. On est plus haut que le toit des autos. Ce point de vue est rare car nous sommes à l'arrière du marché et on perçoit bien le bar à droite, bar toujours présent.



On voit bien à gauche le petit bout du boulevard Briand dont furent prises plein de photographies de notre marché éditées en cartes postales ! Là aussi, une échelle est posée sur le marché... Qui me dira la raison de la persistance sur les photographies d'une échelle posée ainsi sur la coquille du marché ?
Entrons :



Les éditions Chatagneau (contactez-moi !) ou Elcé nous donnent une vue superbe de la coquille du marché percée de beaux pavés de verre. Quelle merveille ! On aimera aussi l'espace bien dégagé de cet intérieur pas encore pollué par des étals un rien envahissants. Cela laissait toute la place à la vérité architecturale, au génie spatial et structurel de ce marché : aucun pilier intérieur...



Je m'amuse aussi, dans un infime détail de retrouver la Typo Banco de Monsieur Excoffon décidément très populaire à Royan ! Si on en croit l'état du sol et la présence de déchets, la photo fut prise juste à la fin du marché.
Une autre ?



Chez Berjaud pour Tito éditeur on photographie l'intérieur d'un peu plus haut. Le photographe serait monté sur l'un des étals ?  Et si la colorisation laisse à désirer, elle fait aussi la poésie de cette image ! On notera que l'éditeur parle de "voûte" !
Reprenons l'avion :



Au-dessus de Royan, l'avion des éditions Chatagneau vise l'église qui s'entoure encore de chantiers. Le front de mer est bien construit, la ville a presque atteint son apogée.
Dans la ville :



On parle peu finalement de cette construction à Royan, or les nouvelles galeries avaient pourtant de vraies qualités architecturales. Un peu isolées sur la place, elles font pourtant une sorte d'articulation urbaine importante entre le Front de Mer, lieu des plaisirs de la mer et l'espace commerçant du boulevard Garnier. Sculpturales et aux volumes complexes, il faudra redonner à ces nouvelles galeries leur aspect d'origine pour maintenir au plus haut les réflexions patrimoniales de Royan. On regardera aussi la qualité du dessin du pavage sur la place de Gaulle. Une ville c'est aussi ce genre de détails...
Juste à gauche :



Sur cette carte postale Yvon plus récente, on perçoit le jardin sur la place de Gaulle. Très rare point de vue sur Royan, je suis même très étonné que les éditeurs en aient fait une carte postale ! La seule à ma connaissance !
Pour finir :




Ce point de vue c'est Royan !
On pourrait en effet résumer cette ville à ce regard d'une femme accoudée sur le portique et regardant la mer. Toute la ville de Royan est une machine à voir la mer. Une machine un rien brisée par la destruction du portique, erreur monumentale et signe de l'incompréhension totale du plan d'urbanisme et de ses qualités. Il faudra reconstruire le portique non sous l'influence d'une nostalgie mais simplement parce qu'il était l'aboutissement de la promenade, de la gratuité urbaine, du geste du regard. Il était en quelque sorte l'œil ouvert de la ville de Royan sur la mer. Cette femme ainsi posée dans cette émouvante carte postale des éditions d'Art Videau nous dit tout de cette histoire. Et je me réjouis là aussi d'un très beau détail qui dit le balnéaire et sa liberté : cette femme est montée sur le portique PIEDS NUS.
C'est cette liberté qui fonde mon amour pour Royan.
Reconstruisons vite le portique.



mardi 19 février 2013

Le Club Nautique de Pauillac : merveille

Lorsqu'on écrira le livre sur les petits chefs-d'œuvre inconnus de l'architecture française du siècle passé, pas de doute qu'un article sera consacré au Club Nautique de Pauillac en Gironde.
La carte postale Elcé (Chatagneau) nous montre cette petite merveille :



On y voit un bâtiment circulaire presque totalement vitré sauf pour un pan visible recouvert de carreaux de céramique d'un bleu céruléum.
On aperçoit le toit en cône ou champignon qui s'évase vers le sol en une seule colonne fine. Les pans de verre sont en chevron et forment une collerette élégante. Dominant l'ensemble, la guérite de surveillance oppose son petit cube bleu suspendu à la forme générale du club.
Je ne sais pas pourquoi mais cela m'évoque la Californie dont les plages sont souvent ainsi parsemées de petites constructions de surveillance.
L'élégance de l'ensemble, la proximité géographique avec la Ville de Royan, me font songer à l'architecte Louis Simon qui signa dans cette ville la belle gare routière sur le même modèle structural, même si la gare de routière de Royan n'a qu'un étage.
Car... je reste sans réponse quant à savoir qui dessina ce bel édifice. Louis Simon donc ?
Qui me donnera la réponse ?
On peut avec bonheur se réjouir que ce petit chef-d'œuvre existe toujours à Pauillac.
Et si, Thomas, nous prenions le bac lors de notre prochain séjour à Royan pour traverser l'estuaire et rendre hommage à la belle architecture française à Pauillac ?







le Club Nautique aujourd'hui :