mercredi 29 janvier 2014

Madrilène et bordelais

Je vais regrouper aujourd'hui deux architectures qui sont pour moi très symboliques de ce que ce blog m'a appris à aimer, deux bâtiments qui sans doute, affichent une influence de Franck Lloyd Wright mais qui n'ont pourtant rien à voir ensemble.
L'une est une tour d'habitations à Madrid, l'autre une banque en France. Toutes deux affichent une franchise des matériaux, une radicalité brutale, un génie du dessin et quelque chose qui nous dépasse, nous déborde, nous scie : une émotion palpitante.
La première :



La Caisse d'Epargne de Monsieur Edmond Lay à Bordeaux Mériadeck est l'une des plus incroyables choses que j'ai vues. Aujourd'hui en restructuration pour une transformation en hôtel, il faut espérer que cela ne la dénature pas ni dans son enveloppe extérieure ni dans ses aménagements intérieurs... Mais je crois bien que c'est trop tard... La France toujours, aime bien faire semblant de faire attention, sur le rebord du vide de la destruction comme pour laisser l'espace aux promoteurs.
Nous avons déjà bien regardé et aimé cette construction et cet architecte, Edmond Lay, qui a une véritable œuvre, qu'il faut bien prendre en compte et qui mériterait un bel hommage national par une grande rétrospective.
On notera que la carte postale Yvon ne nous donne pas le nom de l'architecte même si elle permet de saisir comment l'objet sculptural de Monsieur Lay vient rencontrer le reste de l'architecture du quartier passionnant de Mériadeck : un choc ! Les plus fidèles des lecteurs se rappelleront que nous avons déjà bien regardé cette Caisse d'Epargne mais que nous ne nous en lassons pas !

On comprend le génie de Monsieur Lay, capable à la fois de générer un monolithe puissant et une articulation délicate. C'est rare et c'est en France ! Bordeaux doit être fière d'une telle merveille !

La seconde :



Je ne pensais pas un jour trouver une carte postale de cette construction espagnole mais, voilà, les éditeurs de cartes postales semblent parfois travailler pour nous !
L'éditeur espagnol Bergas Industrias Graficas veut nous montrer en même temps l'autoroute et les si fameuses Torres Blancas de Monsieur Saenz de Oiza ! Que dire que vous ne sachiez déjà sur l'une des très rares constructions qui m'ait fait pleurer à ses pieds. Et ce n'est pas une tournure poétique...
On aimera retourner là pour saisir toutes la puissance de cette construction, tout ce qu'elle contient, resserré en une seule construction, de notre imaginaire, de nos influences, de nos désirs. On voit également que les éditeurs furent attentifs à cette construction et à ce quartier qui devaient montrer le dynamisme de l'Espagne, sa modernité. On devine d'ailleurs derrière les Torres Blancas le terrain encore vide sur lequel sera construit l'hôtel visible ici. Aller à Madrid c'est donc forcément aller voir les Torres Blancas...
Bonne visite.

1 commentaire:

  1. Nous aurons la chance, à Royan, d'en savoir un peu plus sur Edmond Lay, grâce à une conférence qui lui sera consacrée la semaine prochaine, organisée bien sûr par le service patrimoine de la ville.
    Quelle chance nous avons!

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