mercredi 1 juillet 2015

Le Label Patrimoine du XXème siècle est-il inutile sous votre Ministère, Madame Pellerin ?



La semaine dernière alors que je rédigeais un article sur le foyer des Vieux dessiné par Paul Chemetov pour Vigneux-sur-Seine, l'agence de ce dernier me signalait, dans une concordance des temps incroyable, que l'ensemble des Briques rouges Labelisé Patrimoine du XXème siècle était menacé de destruction et notamment sa Caisse Primaire d'Assurance Maladie CPAM, petite merveille d'architecture reconnue, publiée et... Labelisée... et déjà défigurée, la fresque du Peintre Foujino ayant été peinturlurée par des imbéciles.
Il va sans dire que c'est une nouvelle attaque du Label qui tend à prouver maintenant son inutilité patente.
N'oublions pas le dossier de la Caisse d'Épargne de Toulon menacée par une architecture d'une laideur insoutenable de l'agence OKKO Hôtel dont le dessin du remodelage a même réussi à faire rire mes étudiants, c'est dire... Puis les mettre en colère... c'est clairvoyant.
Il est donc nécessaire de penser maintenant un avenir pour ce Label si français permettant sans doute, démagogiquement, de faire semblant d'un signalement pour faire plaisir à un petit cercle d'initiés (dont je fais partie) sans prendre le risque (la politique) d'un vrai classement, d'une vraie reconnaissance. Si éduquer la population française à l'architecture du XXème siècle c'est poser une plaque sur une construction pour s'autoriser quelques mois après à la broyer sous les pelleteuses, ce que l'on enseigne à cette population ce n'est pas le respect de ce travail architectural et patrimonial mais bien l'indifférence à ce patrimoine et à son territoire.
L'inculture généralisée n'est pas transformée par ce Label, les petites politiques locales, les petits responsables, les agencements financiers et immobiliers d'architectes en mal de mètres carrés en centre ville s'allient ensemble pour cracher à la gueule du Patrimoine et du travail de signalement tout cela sous les yeux (impuissants ?) des institutions chargées de la défense de ces lieux. On a même des émissions sur France Inter, radio nationale et complice (on sait pourquoi, on sait comment), où l'on donne sans contradiction, la parole à ces architectes démolisseurs qui viennent expliquer comment ils suivent " l'esprit de Candilis" sous l'égide d'un pauvre philosophe instrumentalisé et cabot, heureux d'avoir une écoute à sa petite pensée. Voyez le Mirail à Toulouse... La honte à la française.
Je ne sais pas finalement, je ne sais plus, ce qui construit ma colère. La perte de merveilles architecturales qui défendaient dans leur volumes et leurs espaces une pensée et une intelligence ? Oui.
Le rêve impossible de retenir du monde ses images ? Oui. Penser qu'un état, représentation démocratique servant à signaler notre culture commune, est impuissant, voire complice ? Oui. Devoir enseigner cet échec de la politique culturelle ? Oui.
Alors, si rien ne bouge, si aucune action immédiate n'est prise, (et l'été qui arrive servira l'inaction) il est clair que le Label Patrimoine du XXème siècle deviendra une duperie au service d'une démagogie de la défense patrimoniale d'un Ministère incapable de réagir. Ce Label sera un tombeau silencieux.
Le pire, voyez-vous, c'est qu'on commence à s'y habituer.

David Liaudet pour Le Comité de Vigilance Brutaliste.

tout le dossier clairement décrit ici :
http://acvigneux.blogspot.fr/2015/06/la-villa-montesquieu-nouvelle-offense.html

Mobilisation :
http://www.darchitectures.com/alerte-destruction-a2524.html





Je reçois une nouvelle carte postale montrant au premier plan le foyer des Vieux de Vigneux-sur-Seine et au fond, l'ensemble Croix-Blanche. La carte postale est une édition Scintex en exclusivité pour Lhotellin. Mais qui a dessiné cet ensemble Croix-Blanche ?
Je trouve dans mes revues un article paru dans Techniques et Architecture de 1973 sur la sécurité sociale de Vigneux-sur-Seine, œuvre de Paul Chemetov, œuvre menacée aujourd'hui.
Je vous le donne à voir, il ne nous restera que ça bientôt ?

Les photographies de cet article sont de Augustin Dumage.












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