vendredi 30 octobre 2015

Sauvons l'église de Serqueux avant que...

Oui.
Sauvons l'église de Serqueux.
Après le scandale de la destruction de l'église Sainte Bernadette de Grand-Quevilly, seule autre représentation en Seine Maritime du système de construction en fusée céramique, il est hors de question que celle de Serqueux ne puisse être restaurée et classée dans un département dont la liste des outrages vis-à-vis de l'architecture moderne et contemporaine commence à être longue : Niemeyer au Havre, église de Grand-Quevilly, le pont tournant de Dieppe (nous en reparlerons bientôt), l'église Saint Nicaise de Rouen, l'abandon du chef-d'œuve de Mottini devant l'école d'architecture et j'en passe certainement...
La Seine Maritime un département oublieux de son Patrimoine moderne et contemporain ? Oui, maintenant c'est clair et limpide.
L'église de Serqueux tout comme celle de Grand-Quevilly est faite pour l'essentiel d'une très belle voute parabolique constituée de fusées céramiques, système intelligent et rare. Une flèche fine posée en campanile hors de la construction vient lui donner son élan, la signaler. Ce campanile d'une très grande qualité de dessin par sa finesse et par le jeu des formes entre elles suspend un cube contenant les cloches. Le reste de la construction se répand sur le sol dans un dessin en arc de cercle. Il s'agit là de la mise en œuvre par Michel Percheron son architecte d'une grande simplicité, d'une pureté même d'un ensemble religieux moderne, bien marqué par son époque qui mérite toute notre attention.
Regardons cette carte postale des éditions SOFER sans nom de l'architecte Michel Percheron ni nom du photographe :


On notera que la carte postale est colorisée et que le sol de la parcelle de l'église est très largement couvert d'un rouge un rien surjoué. Qu'importe !
On se réjouit de la vue de cette église posée là dans son village et offrant tous ses services dans une modernité acceptée et aimée.
Alors, j'apprends que des mesures de sécurité sont prises car l'église semble fatiguée. Espérons que cette fois les autorités de la conservation du Patrimoine en Haute Normandie, les autorités politiques locales et les citoyens de Serqueux feront le nécessaire pour sauver ce seul et dernier exemple maintenant de ce type de construction en Seine Maritime.
J'avoue que vu la dernière expérience et l'inaction en marche de ces autorités patrimoniales en Haute Normandie et les petites démagogies politiques qui l'accompagne, je crains le pire.
Ça sent la grignoteuse.
ce que dit la PQR :
http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/4133062/l-eglise-de-serqueux-necessite-de-lourds-travaux#.VjOFpqSjv-Y
Quelques images prises par votre serviteur, il y a un an maintenant sous un soleil bas d'hiver normand...









On perçoit très bien ici les fusées céramiques formant les voûtes et qui sont bien similaires à celles de l'église Sainte Bernadette Grand-Quevilly.













mardi 27 octobre 2015

Premiers pas sur un chef-d'œuvre




















L'avion survole Lyon.
Le pilote prend l'axe visuel de la rue Victor Hugo et glisse au-dessus du centre d'échanges multimodal, gare Perrache, dessiné et conçu par René Gagès et l'Atelier d'Architecture et d'Urbanisme si on en croit l'éditeur de cette carte postale Combier.
Je suis de ceux qui considèrent qu'il s'agit là d'une pièce maîtresse de l'architecture du XXème siècle et qu'il est grand temps de la défendre, de l'aimer.
L'objet est étonnant car il constitue une forme architecturale peu répandue celle du nœud construit. Comment faire croiser les trains, les automobiles, les piétons et les transports en commun dans un seul et même lieu ?
Comment faciliter les échanges entre tous ces modes de transports, comment donc bâtir une architecture de la circulation ?
René Gagès y répond avec une immense poésie c'est-à-dire qu'il y répond par une extrême rationalisation poussant l'architecture jusqu'à son paroxysme d'outil, adossant l'ensemble des fonctions les unes aux autres, greffant dans la ville une mécanique spatiale unique en son genre. Sur le toit de cette mécanique des fluides et des arrêts, il pose une terrasse et un jardin pour que chacun puisse attendre et retrouver ceux qui viennent, ceux qui partent, ceux qui arrivent.



Si vous aimez les bidules Design, si vous aimez le formalisme inutile, si vous aimez placages et les effets passez votre chemin. Le centre d'échanges de Perrache c'est comme une pièce chirurgicale, un réseau prenant forme, définissant dans ses espaces ses rôles. Rien de moins, rien de plus. C'est ce qui en fait la beauté, son intelligence, sa force urbaine et donc, je le redis, sa poésie.
Voyez :



















Sur cette carte postale Combier, le photographe photographie un père et son enfant faisant ses premiers pas dans un jardin suspendu sur le centre d'échanges. Apprendre à marcher là, quelle chance !
Comment depuis ce cadrage pourrions-nous deviner ce qui se passe sous les pieds de l'enfant et des visiteurs, cet immense jeu d'allées et venues de véhicules, de trains etc...
Offrir une place au-dessus de ce carrefour gigantesque, une place calme, une place urbaine c'est tout de même un exploit.
Nos yeux ne peuvent aussi, depuis ce point de vue, que se réjouir de l'aire de jeux que nous reconnaissons bien, production de Sculpture-jeux, modèle identique à celui de Fontenay-sous-bois.





dimanche 25 octobre 2015

Corbu Caoutchouc

Au mois de Juin, nous avions vu une carte en multi-vues de la Cité Radieuse de Briey-en-Forêt qui nous montrait l'intérieur de l'un des appartements et nous donnait le nom du décorateur : Antoine Benoît.
Souvent, les cartes multi-vues sont en fait des cartes postales différentes rassemblées graphiquement sur une même carte. C'est bien le cas ici puisque je peux aujourd'hui vous montrer plus précisément ça :


On retrouve donc ici sans colorisation une vue de la salle de séjour par les éditions Mage dont le photographe semble être J. Derenne. L'édition n'est pas datée et la carte ne fut pas affranchie mais date bien de l'époque de la livraison de la Cité Radieuse de Briey-en-Forêt. Le Corbusier est nommé mais aussi, et c'est bien plus surprenant, comme la carte multi-vues, également le décorateur Antoine Benoît dont nous ne savons toujours rien...
Je vous écoute !
La photographie de cet intérieur étant ici plus grande on pourra bien mieux y regarder les détails du mobilier assez simple mais résolument moderne ce qui s'oppose à d'autres propositions que nous avions vues sur ce blog. Comme il y a un décorateur et que l'ensemble semble bien vide, on peut facilement en conclure à un appartement témoin réservé aux visites et donc constitué d'un mobilier proche des désirs de l'architecte ou, du moins, de la société immobilière pour en promouvoir l'habitabilité. La photographie ici est donc également prise dans ce jeu et doit construire à son tour une image de ce lieu surtout pour une diffusion large par la carte postale. On ne pourra pas dire, je crois, qu'il s'agit là d'une représentation critique de l'appartement et donc... de son architecte...
La dénomination salle à manger est d'ailleurs assez drôle car elle devrait donner à voir, dans un imaginaire collectif, une grande table et un vaisselier.
















Ici, la table carrée que l'on devine à double plateau ne propose que trois places assises, le quatrième habitant trouvant sa chaise sous l'escalier superbe de Jean Prouvé ! Escalier qui sert de recoin pour écouter la radio moderne posée au-dessus d'un trieur de courrier.




Quatre chaises, une petite table carrée, un buffet dont on ne perçoit que le plateau sur lequel un caoutchouc tout neuf est posé dans une vannerie, voilà le mobilier choisi par le décorateur Antoine Benoît. Une lampe descend de la poutre au-dessus, lampe très proche de celles de Serge Mouille mais nous restons prudents sur cette signature.



Le passe-plat de Charlotte Perriand est en position fermée et ne donne donc pas à lire sa fonction comme dans ce superbe exemple ici. Ce passe-plat semble même d'un autre dessin dans sa partie supérieure ce qui pose la question de sa réelle attribution.
Le vide d'objets, le peu d'encombrement du mobilier, la clarté même de ses formes permet sans doute de servir un discours sur une grande habitabilité remplaçant la taille possible par l'image de la fonction.
Ce n'est pas un reproche. La qualité spatiale des appartements des Cités Radieuses est indéniable surtout si l'on admet vivre dans une vie simple voire spartiate dont la richesse ne provient pas tant d'une accumulation bourgeoise mais dans la qualité relationnelle entre ceux qui vivent là. Le collectif étant réservé à l'extérieur de l'appartement et étant immédiatement disponible, il n'est pas nécessaire de vivre avec du mobilier en surnombre. Si on reçoit des invités... On va au restaurant de la Cité Radieuse. Je me souviens d'un japonais racontant que dans son minuscule appartement de Tokyo, il avait exactement le nombre de couverts pour lui et son compagnon et qu'il n'avait que deux paires de chaussures, l'une pour l'hiver, l'autre pour l'été... Il en va un peu de même ici. On peut tout aussi bien s'asseoir sur l'escalier de Prouvé pour profiter de la discussion de la petite tablée !
On s'amuse de la chaise de Arne Jacobsen ne pouvant se glisser sous le plateau de la table et donc décalée pour donner l'impression que quelqu'un vient de se lever...
Tout en haut à gauche de la photographie, une fleur d'hortensia déborde du niveau supérieur. Je vois dans ce glissement imprudent la preuve que le chaos sait toujours reprendre le dessus.

samedi 24 octobre 2015

Wogenscky dedans dehors

Commençons dehors :


















Cette construction qui semble vouloir tirer toutes les leçons de le Corbusier dans son rapport au sol, son dessin, sa volumétrie est de André Wogenscky. Nous sommes à Annecy devant le centre nautique de L'U.C.P.A et plus particulièrement devant le bâtiment de l'hébergement. J'ai eu un doute sur l'attribution mais notre ami Dominque Amouroux, spécialiste de l'architecte,  m'a fait le plaisir de répondre à ce doute par un courrier :

Bonjour David,
Oui c'est bien cela.
Annecy a accueilli le premier centre de voile lacustre créé par les fondateurs du centre d'initiation à la voile océanique de Socoa (St-Jean-de-Luz).
Ce centre de voile qui a ses hangars au bord du lac avait besoin d'un hébergement dont Wogenscky a reçu la commande parallèlement à celle du centre des Marquisats, les deux ensembles étant sur le même terrain. L'UCPA a ultérieurement repris cette activité.


Merci Dominique pour ces précisions.
On rappellera ici que nous avions déjà évoqué les Marquisats dans cette article et que Wogenscky est l'un de nos architectes préférés sur ce blog car l'un de ceux dont l'héritage corbuséen tout en étant transparent est renouvelé avec vigueur et respect.
La carte postale est une édition des Photographies de G. Rossat-Miquel sans date et nous montre très habilement comment l'architecte fait justement référence. On est d'abord surpris par le fort contraste entre la construction et son paysage, contraste ne tentant en aucun cas une intégration mais jouant avec les pentes, s’immisçant par son socle dans celles-ci, permettant le rattrapage par des pilotis du bâtiment supérieur et offrant ainsi une sorte de terrasse vide. La photographie nous montre aussi une polychromie simple mais rigoureuse faite d'un blanc, d'un gris et d'un rouge profond venant rythmer la construction. On aimera les évacuations et cheminées peintes en noir sur le toit. Les cellules des logements sont clairement visibles grâce à la grille du dessin de la façade offrant une forme de lecture possible des fonctions depuis l'extérieur et sans concession. C'est très beau, sans aucun doute. On regardera aussi depuis cet autre point de vue :


















Cette carte postale n'est malheureusement signée par aucun éditeur ni photographe. Si les couleurs semblent ici bien moins affirmées et comme lavées, le point de vue nous permet tout de même de voir l'appareillage de bois qui reflète même les pilotis.
On pourra pour en connaître l'histoire, lire le livre publié par Dominique Amouroux sur ce lieu.
Allons maintenant dedans :


Cette très surprenante carte postale nous montre la grande salle de la Maison de la Culture de Grenoble qui est l'un des chefs-d'œuvre de Wogenscky. Je reste surpris par l'existence de cette carte postale montrant bien à quel point l'architecture de ces nouveaux objets urbains était considérée comme des événements par les éditeurs à cette époque au point de penser qu'un correspondant aimera envoyer une image de l'intérieur de la construction à un ami. La photographie d'une très grande qualité est de M. J. Diaz. On y voit aussi le très moderne et pur rideau de scène peint par Martin Barré. Une merveille qui fait acte d'une fausse simplicité donnant un dynamisme à l'ensemble par ces quelques flèches géantes comme peintes au lavis d'encre de chine : une attente sereine des artistes. On sent là l'idée d'une machinerie scénique débarrassée des flonflons des brocards, des velours trop rouges comme pour dire que l'important du spectacle est sur la scène et non dans la salle : une visibilité de l'outil scénique.
Une autre :


J'aime beaucoup cette carte postale et vous savez pourquoi ? Parce que nous sommes sur la scène ! Oui, pour cette carte postale, le photographe, toujours Monsieur Diaz, s'est installé sur la scène pour prendre son cliché. Son appareil photographique enregistre donc les ouvertures, tout au fond, par lesquelles le cinéma va être projeté. Je pense qu'en fait, vu la disposition de la salle, le recul nécessaire du photographe n'étant pas possible à l'arrière de la première rangée de fauteuil, il décida de venir profiter de la profondeur de la salle pour la saisir ! Je pense aux plans de Jean-Luc Godard dans le Mépris montrant soudainement au public une salle de cinéma ou un travelling caméra vers une autre pour sonder la tautologie de l'image.
Je peux donc dire que, depuis cette carte postale, je suis allé sur la scène de la Maison de la Culture de Grenoble.

Vincent Juriens nous indique ce lien, je le partage avec plaisir :




Pour en savoir plus sur André Wogenscky, on pourra aller lire les livres que Dominique Amouroux a écrits à son sujet :

André Wogenscky
Dominique Amouroux
Carnets d'architectes
éditions du Patrimoine, Centre des Monuments Historiques

André Wogenscky et Louis Miquel à Annecy
Dominique Amouroux
CAUE 74

dimanche 18 octobre 2015

Jean Prouvé quitte Royan

Les larmes de crocodiles.
Alors que l'on apprend que la villa 8X12 dessinée par Jean Prouvé installée à Royan, appartenant au député-Maire Monsieur Quentin a été vendue à Patrick Seguin, galeriste et spécialiste de l'ingénieur, on verse tous des larmes sur la disparition d'un Patrimoine essentiel de la Ville de Royan, comme jadis pour le Casino, la défiguration de la Poste et du front de mer ou de la galerie Botton, et j'en passe.
Royan, c'est sa destinée.
Pour qu'un maire entre dans son histoire, il lui faut sacrifier une partie de son Patrimoine, certains ont bien compris cela.
Royan aura donc subi un premier bombardement puis un deuxième mais pour ce dernier les charges explosives sont lentes, purulentes et gangréneuses, elles sont chargées à plein de l'indifférence de ceux qui ont eu dans les mains ce patrimoine.
Ceux-là c'est qui ?
Des propriétaires royannais successifs qui posent des vérandas de merde sur des façades et obtiennent les permis de construire, repeignent de blanc la polychromie riche de la ville, posent des portes Leroy-Merlin en PVC  à la place des ferronneries d'origine et cela malgré un effort récent de communication et de pédagogie des chargés de la Culture qui ont fait un travail remarquable.
Mais ce sont aussi les pouvoirs politiques qui éradiquent d'un coup un casino pour des petites et grandes raisons immobilières, on n'oubliera pas votre nom Monsieur de Lipowski et on n'oubliera pas Monsieur Quentin.
Voilà le dernier et triste épisode : le maire qui vend le Patrimoine. Quelle rigolade !
Alors je vais vous surprendre. Je suis pour.
Après tout, je regarde pourrir cette villa Prouvé depuis des années sans que personne n'ose dire, faire, réclamer quelque chose à ces propriétaires. Alors, je préfère retourner la voir à Paris ou je ne sais où, dans les mains de quelqu'un qui l'aimera. Patrick Seguin est de ceux-là, quoi que vous en pensiez. Chaque vide à Royan, chaque morceau perdu est une des preuves insoutenables de l'état de notre considération patrimoniale en France. Je viendrai voir son démontage, je viendrai voir son sauvetage par des gens dont le métier est de valoriser au sens propre comme au sens figuré un bien que d'autres ne perçoivent que comme un héritage personnel. Chaque panneau retrouvant le sol, chaque morceau de charpente métallique grimpant dans un camion sera pour moi une douleur vive qui, je l'espère, signera enfin une nouvelle ère pour la Ville de Royan. Pleurez Royannais, pleurez sur ce départ et choisissez mieux à l'avenir ceux qui doivent maintenir votre ville debout et représenter sa richesse patrimoniale.
Vous savez maintenant à qui vous aviez à faire.
Vous vous souvenez de cet élan de la Reconstruction ?
Qu'en avez-vous fait ?
Réveillez-vous.
Je veux bien me réveiller avec vous.
Ne m'oubliez.

On peut relire ici :
http://archipostcard.blogspot.fr/2010/09/jean-prouve-tres-discret-royan.html
 Pour en savoir plus :
http://www.lemonde.fr/architecture/article/2015/10/14/le-pavillon-de-jean-prouve-demenage_4789171_1809550.html

http://www.patrickseguin.com/fr/




jeudi 15 octobre 2015

Tournesol et Tournesol

Encore deux !
On continue de faire l'inventaire des piscines Tournesol et cette fois nous agrandissons notre collection grâce à Daniel Leclercq notre fidèle lecteur. Merci vivement à Daniel pour cet envoi.
Voilà ce qu'il m'expédie :


Sur cette carte postale des éditions Cellard, on découvre en haut à droite une piscine Tournesol dans sa couleur blanche. La piscine est entourée d'autres vues montrant que le lieu est culturel ou sportif en cherchant des particularités. La sculpture de pierre blanche qui ne manque pas d'intérêts n'est malheureusement pas identifiée par l'éditeur. On remarquera également sur la vue en haut à droite, le Palais des Sports dont nous avons déjà parlé ici et qui nous avait permis d'évoquer déjà cette piscine ! La carte postale a servi à un jeu concours et la correspondante a noté comme réponse : moins on parle mieux l'on peut penser... Pour ma part, je n'en suis pas certain, tout cela dépend avec qui l'on parle !


On notera que l'expédition fut effectuée en 1986 mais que la carte doit être plus ancienne. L'architecte Bernard Schœller n'est pas nommé.
Sur Google Earth, il est aisé de retrouver ladite piscine Tournesol de la Mulatière le Roule à sa place mais très sale. La Google ayant passé deux fois, on peut même la voir ouverte puis fermée.




Dans le lointain :



À Bruyères, entre le C.E.S flambant neuf et la petite cité se pose la belle Tournesol Orange si belle dans cette couleur. On la devine ouverte. L'éditeur Europ nomme bien les deux attractions de la ville prouvant son dynamisme démographique, mais ne nomme pas les architectes. Vu la situation, on imagine les séances de sport du collège se déroulant dans la piscine, même pas de rue à traverser pour y aller !


Elle a donc dû laisser dans les mémoires de nombreux enfants et collégiens des souvenirs de baignades et être amortie en termes de visiteurs !
Cette piscine Tournesol est elle aussi visible sur Google Earth et même de très près ! Espérons que ces deux piscines seront sauvées sans remodelage et continueront d'habiter leur paysage.

Et toujours visible l'inventaire sur ces deux liens :
http://archipostcard.blogspot.fr/search/label/piscine%20tournesol
http://archipostalecarte.blogspot.fr/search/label/piscines%20Tournesol


mercredi 14 octobre 2015

Hilla

Malheureusement, rien à ajouter.
Relire un ancien article et avoir à dire la même chose pour Hilla, le même profond regret.
Merci Hilla et merci Bernd Becher.

http://archipostcard.blogspot.fr/search?q=becher



lundi 12 octobre 2015

Avec du sucre ?

Et si nous commencions à l'envers ?
Je veux dire que, au lieu de chercher depuis une carte postale des informations sur l'architecture qui y est représentée, nous pourrions prendre un article dans le Guide d'architecture contemporaine en France et voir, si par hasard, on n'en trouverait pas une représentation en carte postale.
On essaie ?





Relativement peu d'architectures provenant du génie civil ou de l'industrie sont représentées dans notre guide vénéré mais très peu aussi ont cette force et cette beauté, je crois, bien accentuée par la photographie en noir et blanc, rendant encore plus mystérieux l'objet posé dans son décor. Le texte nous parle d'une intelligence de l'aménagement intérieur et aussi d'une polychromie qui ne sont pas, ici, perceptibles, malheureusement.
On trouve dans un numéro de la revue L'Architecture d'Aujourd'hui de 1972, une page de photographies sur ces mêmes bureaux de la sucrerie d'Arcis-sur-Aube, cette fois et c'est étonnant sans aucun texte !







Par contre, on en voit bien les fameux aménagements intérieurs et surtout on saisit bien mieux la taille de cette soucoupe volante posée dans le paysage industriel. L'architecte de cette beauté est Philippe Bayonne et les aménagements intérieurs sont de Lucile Valette.
En tout cas, cet article dans cet revue et celui dans le guide de Dominique Amouroux prouvent sans aucun doute la valeur de la construction et son originalité.
Je cherche encore et finalement je trouve ça :


Cette carte postale nous montre la sucrerie d'Arcis-sur-Aube depuis le ciel et ne fait pas le détail de ses constructions. On doit cette photographie à D. Poirot. On aimera le ton bleu-gris de l'ensemble un rien brumeux et la blancheur du sol.
Si on cherche on trouve rapidement notre construction posée, un rien enserrée, entre les immenses bâtiments industriels dont la fermeté des formes closes est très belle.



Je ne pourrai rien vous dire de leur rôle mais la vue aérienne prouve que le photographe du guide d'architecture contemporaine est bien entré sur le site industriel pour faire son cliché, les bureaux étant inaccessibles aux regards depuis la rue.
La forme générale de la construction et son désir d'offrir une vue sur la quasi-totalité de sa circonférence rappellent des objets architecturaux faits pour une grande lisibilité de l'extérieur comme par exemple les tours de contrôles ou... les restaurants panoramiques !
Sa beauté tient dans sa radicalité qui s'appuie à son paysage fait de formes pures, déterminées par leurs fonctions respectives et souvent c'est ainsi que naît la beauté, de formes utiles.