jeudi 30 juin 2016

Loos ou Loos, l'ornement et le crime

Bon.
Il faut savoir se réjouir de tout.
De tout.
Regardons :



N'est-elle pas représentative du genre, cette carte postale ?
N'est-elle pas à l'exact de ce que vous attendez sur ce blog ?
Une tour Kennedy (sic!) un rien sèche, comme ça, si on la regarde vite, si on ne lui prête que des arguments de façade et une construction basse, continue, recouverte d'un milliers de modules aluminium en Sculptura Panels que nous avons déjà vu sur ce blog et que nous aimons particulièrement. Le contraste entre les deux architectures, l'une verticale, l'autre horizontale, le vide du premier plan, le ciel parfait, tout cela produit une image et donc une carte postale qu'aujourd'hui nous regardons soit avec joie soit avec dédain, riant un peu de cet espace.
Remercions les éditions de l'Europe.
D'abord n'oublions jamais que cette tour Kennedy fut une réponse. Sans doute pas, forcément une bonne solution mais une réponse. Et que je suis de ceux qui en aiment l'économie assumée, la verticalité assumée, l'indigence presque assumée. J'en aime sa rectitude et son poids. Puis, la répétition des modules s'étendant à l'infini, répétition ordonnée, placide, joyeuse à elle-même produit l'idée que l'architecture pourrait s'étendre sans hésitation sur la surface du globe.





Mais une difficulté inattendue va surgir.
D'habitude pour trouver et nommer un architecte, il suffit sur un moteur de recherche de taper le nom du lieu et le programme de l'architecture pour assez souvent avoir une réponse. Mais ici, nous sommes dans une ville qui pose un problème....La ville s'appelle... Loos...
Ainsi, le moteur de recherche a vite fait de vous promener vers Adolf Loos au lieu de vous amener en ville ! Pourtant, je trouve le nom de l'architecte de la cité les Oliveaux, il s'agirait de Jean-Pierre Secq que la page wikipédia nomme même...Brutaliste ! On fait un beau cercle ! Sec et brutal.
Il est évident qu'à l'époque de la construction, notre architecte Jean-Pierre Secq connait bien l'histoire de l'architecture et donc l'homonymie entre la ville de Loos et Adolf Loos. Cela a-t-il éclairé d'une manière ou d'une autre son chantier de la cité les Oliveaux ? Si on en croit la tour Kennedy oui, si on en croit le gymnase (salle de sport) non !
Car si l'ornement est un crime, sur cette salle de sport, il y a eu des milliers de morts ! Car le rôle de ce module est bien dans sa sagesse de rapidement construire une façade dessinée et cinétique agissant comme une claustra sans autre question architecturale que la jouissance de l'œil. Mais après tout, Monsieur Loos, on aime aussi cela. Car ici le décor, l'ornement sont bien dans leur infini (et seulement dans leur infini) une réponse possible à certaines questions comme la peau d'un bâtiment, l'ordonnancement de sa pénétrabilité ici troublée par la régularité, la fabrication d'une masse, la répartition possible de la lumière intérieure par la fabrication d'un filtre ou, encore, comment construire un volume régulier épaissi par une coquille régulatrice. Je crois au contraste, je crois que Jean-Pierre Secq a vu la possibilité ici de jouer entre la verticalité de ses logements et l'horizontalité de sa salle de sport. Je crois qu'il a offert au premier la force, le rocher, un dégagement de la vue, une vigie puis à l'autre, à l'espace du loisir, comme un habillage, presque une joaillerie brillante, luxueuse, joyeuse qui permet à la fois de déterminer les fonctions de l'un et de l'autre en identifiant facilement les programmes. Cela vaut bien toutes les théories, toutes les diktats des Maîtres, qui, a force d'être répétés dans un vide deviennent non plus des positions mais des dictons.
"L'ornement est un crime" dont parfois personne, et surtout pas moi aujourd'hui, ne voudra faire le procès.
Et, vue la production de Jean-Pierre Secq dans le Nord et surtout à Lille, il pourrait bien devenir l'un de nos architectes favoris, membre de Droits du Comité de Vigilance Brutaliste.
Et une homonymie vaut bien un article.
Bonne journée.




mercredi 29 juin 2016

Ne pas confondre Brutalisme et vraie brutalité



Gérard Delorme a-t-il inventé cette composition ?
Sur cette carte postale sidérante, on trouve à la fois la puissance irrésolue à construire, une histoire visible et la subtilité démente d'une couleur étendue.
Comment ne pas saisir l'opportunité d'une fiction ? Comment douter que le photographe de cette carte postale qui signe en bas à droite son cliché sait qu'il réalise là une image de Riyadh parfaite ?
Cette opposition volontaire entre une architecture de terre traditionnelle de la ville et le surgissement d'une tour qui épuise son fronton aveugle afin de monter, comme à Babel, vers le ciel bleu, raconte bien le destin des villes. Ici Gérard Delorme ne nomme pas la tour, ne dit rien de sa fonction. L'édition Tag Art's Saudia à Jeddah ne se décide pas pour plus de détails voulant surtout confronter la modernité d'une ville millénaire à une modernité affolante et belle venant sans remords se confronter à l'épuisement des terres agglutinées en murailles solides. Même maçons ?
Je ne suis jamais allé à Riyadh et sans doute que je n'irai pas. Il ne faut pas aller en touriste dans les villes dans lesquelles des droits élémentaires sont bafoués. Ville violente à ceux que j'aime.
Je reste derrière cette image, cette photographie. Je reste derrière ce mur que, moi, je choisis.
Pendant un temps, pendant un temps à la fois instantané comme la construction rapide d'une tour et un temps infini comme celui de l'histoire des murs de terre, je pense à ceux qui ne peuvent vivre leur vie. Et même pas cette somptueuse composition de Gérard Delorme ne me fera oublier que derrière des murs ainsi construits, certains attendent le pire.
Désolé. Pas de poésie ni de fictions possibles face à un réel que la carte postale ne raconte pas.
Voilà ce qu'il faut raconter de l'architecture de cette ville.
Les architectes qui y construisent sont complices :
https://www.amnesty.org/fr/countries/middle-east-and-north-africa/saudi-arabia/report-saudi-arabia/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_LGBT_en_Arabie_saoudite

 

lundi 20 juin 2016

Du bois, du métal, du béton, ça coule de Source

Voilà bien l'exemple parfait de ce que nous aimons voir, découvrir, parcourir et partager sur ce blog :



La carte postale Combier fait son travail. Une vue aérienne d'un groupe scolaire dont on reconnaît immédiatement par les formes, les couleurs, la belle période. Rien d'étonnant à la publication d'une carte postale de groupe scolaire, l'école a toujours été un thème privilégié des éditeurs de cartes postales. Ici, pourtant, nous, amateurs de belles architectures, allons particulièrement nous réjouir.
Orléans-la-Source a déjà eu les honneurs de ce blog et il faut le rappeler, Monsieur Dominique Amouroux dans son Guide d'Architecture Contemporaine en France consacre à ce nouveau quartier pas moins de six pages !




 
 
 

Il est donc aisé de retrouver des informations sur ce groupe scolaire qui est l'œuvre conjointe de messieurs Andrault et Parat associés à Nathan Celnik. On notera immédiatement que Jean Prouvé est crédité comme ingénieur car c'est lui qui fournira les panneaux de façades. Mais voilà, il y a une contradiction. Au verso de la carte postale, ne sont pas nommés messieurs Andrault et Parat mais Messieurs Bukiet et Joly...
D'où vient cette confusion ?
Peut-être que Joseph Bukiet étant l'architecte d'un ensemble de logements sur Orléans-la-Source a vu son nom associé à cette réalisation. On se rappellera aussi ici que nous connaissons déjà cet architecte pour le Musée de la Poste à Paris.







Mais on voit bien sur cette carte postale trois moments architecturaux. D'abord ce qui est facile à identifier, le groupe scolaire lui-même situé à droite. Puis à gauche cette belle nappe de carrés en pyramides inversées dont j'aime l'étendue presque régulière et qui est le restaurant. Enfin, au fond de l'image, on trouve ce très beau bâtiment que Dominique Amouroux nous signale comme étant une salle polyvalente et dont on admire déjà la structure !
Dans l'excellente mais rare revue Bois d'Aujourd'hui datée de 1970, je trouve un article complet sur cette salle polyvalente attribuée à l'architecte Nathan Celnik sous la direction du Cabinet Andrault et Parat. L'article de Raoul Verguez fait bien sûr l'éloge de la structure en bois mais c'est justice vu l'ampleur et la beauté de ce lieu. On regarde ?




 



 




On retrouve d'ailleurs cette salle polyvalente dans une publicité de la même revue mais en 1971, publicité pour le Contreplaqué DouglasFir Canadien ! Cela prouve que cette salle polyvalente a bien fait parler d'elle tant elle est exceptionnelle et mériterait bien d'être protégée :





Toujours dans cette même revue, on trouve une photographie de l'intérieur cette fois du restaurant universitaire, celui au premier plan de la carte postale, qui nous permet bien de comprendre le très très très beau jeu de construction de cette structure ! Quelle merveille ! Là également, c'est bien messieurs Celnik et Leguen qui sont crédités comme architectes pour le Cabinet Andrault et Parat. On les remercie !











Enfin, comme ultime preuve que le travail du bois pour cet ensemble est remarquable, la revue Bois d'Aujourd'hui en fera sa couverture et nous donne également une interview de l'Agence Andrault et Parat. Je vous donne les questions et les réponses ainsi que les images superbes de ces structures, on notera le pragmatisme des réponses données par Georges Rousseau au nom de l'Agence Andrault et Parat :

 

Nous demanderons, tout d'abord, à chacun de nos interlocuteurs d'essayer de définir cette technique toute neuve en France :


Peut-on tenter l'historique de ce type d'emploi du contreplaqué à l'étranger puis en France ?

 

Peut-on déjà, dans ce domaine parler d'une doctrine ?
 
 Et le problème du feu, qu'on s'attache actuellement à dédramatiser ?

Pensez-vous que dans l'état actuel des choses, que les bureaux d'études et les architectes soient suffisamment informés de ce problème des structures en contreplaqué et des solutions existantes ?
 
Comment réagissent devant ce type de structures, les opérationnels, depuis le maître de l'œuvre jusqu'au compagnon ?
 
Pouvez-vous commenter brièvement des expériences que vous avez vécues dans ce domaine ?



 




Sur cette photo, on retrouve Monsieur Celnik avec la maquette du projet dans les mains !
 

Si on retrouve bien le Lycée d'Orléans-la-Source dans la très belle monographie consacrée au duo Andrault et Parat publiée au Cercle d'Art, on s'étonne de ne pas y trouver les noms de messieurs Celnik et Leguen...
Mais on n'oubliera pas de dire aussi que cet ensemble doit beaucoup au très beau travail de Bernard et Yvette Alleaume qui firent là, sans aucun doute, l'un des plus beaux paysages qui soit et l'une de leurs œuvres majeures. Leur compétence à dessiner et inventer des espaces au pied de l'architecture dénote aussi une parfaite compréhension des enjeux de celle-ci. C'est admirable. On leur doit également le même type d'aménagement au pied de l'Université Tolbiac à Paris.
Il est donc grand temps maintenant, vu la qualité exceptionnelle et rare de ce lieu, tenant à la fois d'une réflexion sur le programme, sur l'économie, sur la préfabrication, sur l'utilisation de tous les matériaux de la construction moderne (bois, béton, métal) de classer et protéger cet ensemble tout entier en prenant en compte aussi bien des bâtiments que des espaces. Il s'agit de l'un des chefs-d'œuvre de cette période en France, en ne faisant pas de Jean Prouvé la seule porte d'entrée pour en saisir l'importance.
La carte postale l'avait déjà compris. Et les institutions ?
Merci de ne pas copier ces images et documents sans mon autorisation.

dimanche 19 juin 2016

Hommage à Claude Parent

C'est un genre difficile, je le reconnais bien volontiers, de faire venir des personnalités pour tenter de brosser le portrait d'un architecte disparu.
Mais cela ne doit pas empêcher de dire la vérité et de tenter de ne pas commencer cet hommage par une bourde publique d'une ampleur telle que, si je n'avais pas eu un peu de respect pour la famille de Monsieur Parent et pour ce moment solennel, je serais parti immédiatement.
Comment, oui comment, dans un lieu aussi sérieux, aussi précis que la Cité de L'Architecture, peut-on démarrer un hommage en disant une telle erreur (euphémisme) Monsieur Rambert ?
Pourtant vous étiez là, à Sens, lorsque Christophe Joly avait organisé la visite du centre commercial ?
Comment avez-vous pu déclarer, je cite : "On doit remercier Carrefour pour son intelligence à avoir conservé les rampes..." Mais Monsieur Rambert, il n'y a jamais eu de leur part aucune intelligence ni volonté dans ce dossier. Dois-je rappeler ici que c'est même tout le contraire. J'ai eu la chance et l'immense honneur de défendre ce dossier devant la commission et je peux vous assurer que leur présence et leurs avocats ont bien tout fait et tenté avec la mairie pour éradiquer cette construction. Alors ? Pourquoi offrir à Carrefour lors de ce moment solennel, l'occasion d'un tel rachat ? C'est une mobilisation citoyenne qui a sauvé le centre commercial de Sens, c'est une DRAC, celle de Bourgogne qui a fait là un acte majeur en inscrivant le premier centre commercial sur la liste supplémentaire.
C'est une sacrée gifle donnée aux énergies citoyennes.
On passera également sur les tentatives successives de tirer un portrait psychologique de Monsieur Parent par des architectes amis. Difficile d'entendre pendant ces discours (bien sûr tous d'une sincère amitié et reconnaissance) comment ces architectes furent influencés ou transformés dans leur acte de bâtir. Monsieur Nouvel ne nous en a rien dit, Odile Decq non plus. Non, seul le personnage, le dandy fut rappelé. J'aurai aimé que l'on parle d'Architecture, que l'on décrypte un peu comment plans, programmes, formes furent modifiés, rejoués.
Heureusement, heureusement, le dernier intervenant, Monsieur Youssef Tohmé, seul architecte n'ayant jamais eu de lien avec Claude Parent a pu, lui, dire des choses essentielles sur l'Architecture en évoquant le béton doux, la densité, la place du brutalisme : "on ne peut pas faire autrement quand on a été un enfant de la guerre" a-t-il déclaré, rappelant que lui avait connu celle du Liban. Magnifique travail que le sien et vrai seul hommage architectural de la journée.
J'ai aimé être en désaccord avec Monsieur François Seigneur. J'ai aimé votre parole libre, fraiche et ouverte, Monsieur Seigneur. J'ai aimé cette présence résistante digne de l'état d'esprit de Monsieur Parent. Cela vaut mieux qu'une flagornerie creuse.
Puis vinrent les artistes contemporains, ceux qui transforment l'héritage en image. On a vu un Melnicov transformé en barbecue, Banlay décoré d'un tableau de fils tendus comme ceux que nous faisions en 1970, et pire encore une architecture "mentale"...réalisée par un artiste qui avoue simplement à Monsieur Rambert que "non, je n'ai jamais visité les architectures avec Monsieur Parent."
Les bras m'en tombent...
Heureusement, Claude Lévêque dans un petit mais très touchant film a su lui remettre en place tout ce petit monde. Merci.
Merci pour votre témoignage mêlant l'expérience vraie d'une vie vécue à Nevers, merci de nous avoir rappelé que l'architecture est une expérience spatiale et pas une suite d'icônes dont on s'empare sans remord, merci de nous avoir affirmé que là, à Nevers, la seule chose à faire c'est de la vivre.
Rudy Ricciotti fut impeccable, comme d'habitude.
Alors, voilà. C'est comme cela que ça finit. Tout finit.

Je remercie ici publiquement Christophe Joly d'avoir évoqué un rien mon action. Nous partageons cela je crois, le désir d'action. Car aimer l'architecture c'est d'abord la parcourir, la vivre. C'est donner les moyens à ceux qui arrivent d'en faire l'expérience. Ce n'est pas, sur le mur de son égo, accrocher le trophée d'un architecte généreux, joyeux, mais également à tout jamais solide.
Nicolas Moulin a raison dans son texte hommage publié dans l'Architecture d'Aujourd'hui.
Claude Parent nous a quitté trop jeune.

vendredi 17 juin 2016

Du cul ! Enfin du cul !

Le voilà :



Je vous laisse deviner pourquoi soudainement (enfin presque...) je m'intéresse à cet objet et surtout, que fait-il sur un site consacré à la représentation de l'architecture.
Le cul d'abord c'est beau. Souvent. C'est utile pour s'asseoir, séduire et plein d'autres choses. C'est donc un programme comme une architecture.
Mais bon. Est-ce suffisant ?
J'ouvre un peu l'image et je vous assure qu'il s'agit bien d'une carte postale pas d'une invention.





Non, il ne s'agit pas d'une réunion du groupe Village People même si les casques de chantier peuvent y faire croire. Alors ?
Alors, voilà :



Il s'agit de quatre ouvriers sur le haut de l'antenne du World Trade Center, celui-là même qui a disparu aujourd'hui, et qui sont en train de finaliser le montage ou d'entretenir cette antenne. L'éditeur de cette incroyable carte postale n'est pas indiqué, seul le nom du photographe est inscrit : Peter B. Kaplan !
Quelle image ! Savait-il Peter B. Kaplan que l'un des ouvriers allait montrer son postérieur à la face du Monde sur l'un des points construits les plus hauts du Monde ? S'agit-il d'un pari, d'une grivoiserie prévue qui valut au photographe de payer une tournée à l'ensemble de l'équipe une fois la terre ferme retrouvée ? A qui appartient ce beau derrière blanc comme neige ? Sait-il qu'il est immortalisé sur cette image ? Est-ce que le 11 septembre 2001, cet ouvrier s'est souvenu soudain d'avoir ainsi montré son derrière ? Quelle vue !
On trouve facilement un lien sur le photographe et même des images de ce moment mais aucune ne permet de mieux comprendre... euh... l'événement ! On apprend la date : 1979.
Que sont devenus les acteurs d'un tel sujet ? J'aime beaucoup la tête de celui aux lunettes à verres miroirs qui regarde le photographe ayant l'air de dire "t'as shooté ça ?"
Je tente en vain dans le reflet d'y voir le photographe Peter B. Kaplan.




À qui s'adresse ce geste ? Au photographe, pour lui dire qu'il nous emmerde à venir nous suivre là. À la ville de New York ? Aux patrons et petits chefs qui ne montent pas jusque là ?
La carte postale est intitulée par Peter B. Kaplan : Moon over Manhattan.
Oui. On aimerait aussi en voir la face cachée.
Et d'ajouter : Iron Workers on the World Trade Center antenna, 1600 feet above New York City.
Mais qui vendait cette carte postale ? Fut-elle populaire ? On l'imagine mal sur les tourniquets dans la boutique de souvenirs du World Trade Center quoi que l'époque ait bien pu le permettre.
Inutile de vous dire que réunissant beaucoup de mes intérêts (oui, beaucoup) je considère cette carte postale comme l'une des plus importantes de ma collection. New York, le World Trade Center disparu, le point de vue, l'instantanéité de l'image, la relation entre le photographe et son sujet (oui, oui), tout cela en fait une image populaire joyeuse, jubilatoire, drôle et sachant en quelque sorte compenser par ce geste si répandu, le sérieux de l'objet architectural dont la puissance phallique et de pouvoir trouve ici un contre-pied bien... senti.
Sur cette carte postale des éditions Impact dont la photographie est de Dennis Halligan, on voit très bien l'immense antenne sur la tour de gauche du World Trade Center. C'est depuis tout là haut que cette Lune exerce son pouvoir...







Allez... Pour vous réjouir encore, une autre carte postale de cette partie de l'anatomie mais cette fois sans architecture visible même si elle est présente dans la raison de cette image :



Cette très belle ligne est une carte postale éditée par les éditions Gendre d'après une photographie de G. Kubler. En voici la raison, lisible au verso de la carte postale, nous sommes en 1981 donc pas si loin de celle de New York :



J'avoue posséder cette carte postale depuis bien longtemps, à une époque où le scanner n'existait pas encore... Mais maintenant il existe, alors pourquoi se priver de quelques agrandissements ?









Et pour finir :



Oui, vous pourriez  bien me trouver ainsi devant certaines architectures classées Monument Historique ! Je veux dire... Dubitatif ! Il s'agit d'une édition Lyna qui ne nomme pas le dessinateur humoristique. Comme il y a un fond de carte routière, on peut localiser cette merveille, nous sommes dans le Loir-et-Cher, au centre... de la France. On peut même s'amuser avec l'éditeur à pointer le lieu à... Lamotte-Beuvron...
Ça laisse rêveur !